Jacob,
Vous me demandiez hier comment j'imaginais un rendez vous galant. Mais en préambule, permettez moi de revenir sur un point que vous avez abordé, à savoir cette relation aux libertines du 18e siècle. Dans le roman libertin du 18e siècle, la vie en société est présenté comme un jeu de dupe dont les libertins maîtrisent les codes et les enjeux. La séduction y est un art complexe que l’on entreprend par défi, désir... La femme est identifiée comme une proie à entreprendre qui finit plus ou moins rapidement par céder devant son chasseur. On y trouve souvent deux formes de séduction : celle qui se fonde sur la tromperie, l’intention leurrante et qui fait du séduit la dupe du séducteur, et celle où au contraire il n’y a pas de dupe, mais deux partenaires complices, en parfaite connivence, également conscients du jeu auquel ils se livrent. Je ne doute pas que nous sommes dans le second registre. Il me semble que pour vous qui me parliez au début de notre correspondance de rendez vous masqué comme à Venise, ce rapport au libertins du 18e siècle ne peut que vous plaire. Et je reste persuadé que le plaisir sexuel au bout de ces sensations érotiques n’en sera que plus grand. C’est sûrement ce qui fait le charme maléfique de Sade ou de Laclos.
Ann
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