jeudi 3 mai 2007

Ann,

J'ignore à quoi vous ressemblez, ce qui facilite toujours les choses mais n'allez pas penser que c'est un garde fou contre votre physique. Je n'ai jamais fantasmé sur des visages. Quand je les vois je les trouve beaux ou laids mais une fois seul, mes fantasmes s'épanouissent dans l'anonymat de celles qui en sont l'objet. Je visionne davantage des fesses, des jambes, des situations où je suis moi même en scène que des visages que j'aurais vu ou entre aperçu. Je vais même vous confesser que la prostituée à l'odeur forte dont je vous ai parlé était, je m'en souviens, très corpulente. ça ne m'a pas gêné car elle m'a donné l'impression d'aimer notre séance, vraiment. Sans doute étais-je venu la voir, également, avec une dose de fantasme que son physique généreux n'est pas parvenu à dissuader. Que voudrais-je vous faire ? Ma foi je rêve de scénarios qui prolongeraient cette correspondance, d'un synopsis rigoureusement écrit où vous m'attendriez quelque part, offerte, préparée et concentrée sur une série d'exercices qui n'aurait d'autre but que de donner une suite logique aux notices voluptueuses que vous avez publiées pour d'autres ou pour moi. J'imagine vos mots crus, le plaisir dont vous accuseriez réception en gémissant, la pornographie que vous joueriez pour moi dans une chambre d'hôtel à l'avance réservée. Je nous imagine, c'est amusant, masqués, comme en un rendez-vous à Venise. Vous pourriez même imaginer que je vous en adresse un autre et le prendre comme un amant de substitution avec toute la perversion subtile que je vous connais déjà. J'ai imaginé votre garde-robe. Bref, j'ai fantasmé de vous bien baiser comme vous semblez aimer qu'on vous baise.

Jacob

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